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Le mascaret des marchés obligataires 

étude prospective

 août - octobre 2013

 

 

 

 

Lors de l'équinoxe d'automne survient le mascaret. C'est un violent courant qui remonte le cours d'un fleuve, sa puissance varie selon la hauteur de la marée, le débit du fleuve et la topographie des lieux. Si quelques-uns se risquent à surfer cette vague, bien d'autres même placés à l'abri sur les berges dévissent et se font emporter par la force du courant, ainsi que les bateaux mal amarrés. Voici l'image de la poussée à contre-courant que provoquera d'ici peu de temps le remous du dévissage des marchés obligataires. Cette force pénétrante à contre sens bouleversera durablement les places financières par trop habituées au débit unidirectionnel de l'hyperspéculation. Une appétence entretenue à dessein par le cartel de la véritable gouvernance mondiale depuis les années 1980, plus récemment encore par le gigantisme de la création monétaire produite par les banques centrales - voir ici "la création monétaire" - Rubriques 2013.  

 

Ce type de mascaret obligataire se profile du fait des annonces insistantes de reprises économiques clamées officiellement ici et là sur tous les continents, sur fond d'économie de terrain au relief topographiquement plat, facteur d'amplification de la poussée du mascaret - voir  Reprise économique = l'impossible équation - Rubriques 2013. Au sein des places financières, ce mirage de l'oasis verdoyante dans le désert à portée de main suffit à provoquer par anticipation le réflexe conditionné d'une crainte de la remontée des taux par les banques centrales, applicables à toute nouvelle émission de bons du Trésor - voir  le sous-titre "Ce grand feu d'artifice.." les points 1 et 2 - Rubriques 2013.

 

Dans ce contexte confusionnel, il s'en suit la vente massive de titres plus anciens et plus cotés que les autres, dont le Bund - Bon du Trésor allemand - avec pour réaction immédiate un report d'achat vers d'autres actifs financiers, surtout les actions, marqueur de reprise économique. Ceci au détriment d'achat de nouvelles séries d'obligations souveraines fussent-elles plus rentables que les anciennes. Ce processus est déjà engagé depuis quelques semaines par la Chine qui s'active de vendre par milliards son lot de bons du Trésor américain. Les prochains nombreux mouvements précipités pour liquider les titres obligataires plus anciens, dont la masse financière est colossale au regard de l'endettement massif des États, provoqueront ce puissant contre-courant qui déstabilisera toutes les places financières, les banques européennes surchargées de bons du Trésor des pays de l'UE, et qui ébranlera tous les États de la zone euro. 

 

En novembre 2013, Andrea ENRIA, président de l'organisme de régulation bancaire EBA à propos de la gestion comptable des pertes sur les obligations européennes assimilées à des titres sans risque, déclare "les obligations sont inscrites au bilan des banques et déclarées comme étant à la vente devraient être inscrites à la valeur de marché, même si cela se traduit par des pertes". La question de l'évaluation de ces risques et du poids qu'ils représentent reste posée. Par ailleurs, l'EBA veut sevrer les banques droguées aux liquidités injectées par la banque centrale européenne de cette dépendance à la BCE - source. L'on se demande bien comment ils vont s'y prendre entre théorie et pratique !

 

Notre conclusion du 31 août 2013 : il faut s'attendre à un double mascaret quasi simultanément en Asie - Japon et autres pays émergents - puis en Europe - générant le gel du marché du crédit - avec un impact inattendu et violent sur tous les principales devises et autres compartiments financiers - sauf sur celui des métaux précieux - Voir aussi la conclusion du sous-titre "Banques, grande crise de confiance sur faibles fonds de liquidités" de janvier 2013.