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Une fois encore, la  banque centrale 

européenne vole au secours

des banques privées


article du 8 avril 2014

 

 

 

 

 

Après un prêt à long terme - LTRO - d'un total de 1000 milliards € au taux de 1 % accordé aux banques privées en 2011 - 2012, qu'à minima les banques italiennes et espagnoles n'arrivent pas à rembourser à échéance février 2015, sous prétexte de déflation en zone euro, la BCE prépare à nouveau pour le début du deuxième semestre 2014 une aide massive de même ampleur au milieu bancaire à un taux historiquement bas de 0,25 %. Une mesure non conventionnelle décidée par le Conseil des gouverneurs dans le cas d'une inflation inférieure à 0,5 %.

 

Faux prétexte 1) car la déflation # annoncée n'est pas une baisse des prix des produits de grande consommation en faveur des consommateurs, au contraire nombre de produits de première nécessité sont en hausse constante. Dans la vie de chaque jour, déflation signifie la baisse marquée des volumes de vente, tous secteurs, tous circuits de distribution confondus, incluant les ventes sur internet qui stagnent. De surcroit, les consommateurs pénalisés par la perte de leur pouvoir d'achat sont trompés par nombre de produits dont le volume et le poids ont été diminués sans baisse de prix correspondante, pour donner l'impression de stabilité des prix. L'Europe du Sud est en récession depuis 2012, les pays Bas, pays du Nord, ne peut cacher une récession de 1,4 % au premier trimestre 2014. Mais les pouvoirs publics des autres pays travestissent ce terme péjoratif en celui plus rassurant de déflation, ou de croissance zéro. Toutefois, le temps de l'hyper déflation des prix approche pour de vrai, voir crise majeure, réactions du grand public, la crise ne passera pas par moi, novembre - décembre 2013.

 

Contre toute attente, cette nouvelle opération de refinancement des banques privées par la BCE, sous forme de prêt illimité jusqu'au deuxième semestre 2017, est soutenue par la Bundesbank - banque centrale allemande.

 

Puisque les règles des traités de l'UE, conçus pour engluer les États, interdisent à la BCE de racheter la dette publique - bons du Trésor - obligations - directement aux États, comme cela était coutumier avant l'UE, lorsque chaque État souverain pouvait emprunter directement des fonds auprès de sa propre banque centrale. Puisque l'opération non conventionnelle de rachat direct de 200 milliards d'obligations souveraines - SMP - de mai 2010 a été suspendue en janvier 2012.

 

Faux prétexte 2) permettre aux banques de multiplier les crédits en direction de l'économie de terrain, pour favoriser l'investissement, la consommation et l'emploi. Argument factice puisque la demande de crédit des particuliers et des entreprises ne cesse de diminuer du fait de la récession en Europe depuis 2011, selon le rapport de juin 2014 du CEPR  - réseau de 800 économistes.

 

Finalement, ce sont les banques hyper endettées par les conséquences de leur hyper spéculation sur les places financières qui seront bénéficiaires de cette masse de liquidités.

 

Les banques pourront ainsi :

1) Se débarrasser facilement de toutes les obligations d’État - bons du Trésor - à faible rendement, à risque : Grèce, Portugal, Espagne, Italie..

 

2) Acheter des bons du Trésor pour le compte du pays dans lequel se trouve leur siège social, afin de tenter de délester la dette de l’État.

 

3) Se débarrasser facilement de toutes les actions de bourse véreuses, à faible rendement, à perte, à haut risque, qui pénalisent leur compte d'exploitation.

 

4) Sortir de leur bilan tous ces actifs brûlants pour les transférer vers le compte d'exploitation de la BCE, pour en alourdir le bilan.

 

5) Tenter de s'aligner à l'exigence des nouvelles normes bancaires de Bâle III qui imposent un ratio plus approprié entre fonds propres - création de crédit - assurance du risque de perte des crédits alloués. Certaines banques y parviennent en trafiquant leur logiciel de gestion, via l'ingénierie informatique.

 

6) Gagner du bonus, une fois leur bilan épuré, elles pourront spéculer à nouveau sur les marchés financiers avec cette manne d'argent public, cette monnaie de singe, polycopiée par les imprimeries de la BCE.

 

7) Simuler l'apport crédit en direction de l'économie de terrain. Depuis 2008 les banques se retiennent d'accorder les prêts nécessaires au fonctionnement des petites entreprises, au recrutement de chômeurs. Ceci au détriment de l'investissement indispensable à l'essor de l'économie réelle - voir Les entreprises et le crédit bancaire - les PME reçoivent seulement 5 % des prêts accordés par les banques ! mai - juillet 2013.

 

Faux prétexte 3) La BCE s'apprête à injecter des liquidités sur les marchés financiers, via les banques, pour compenser la baisse de production monétaire - planche à billets - envisagée fin octobre par la FED. Démonstration que la création monétaire mondiale est orchestrée par le Cartel de la FED, que l'objectif est de tenir en bride l'économie mondiale.

 

Conclusion : le système économique post 2008 caractérisé par la récession assortie de l’hyper endettement des banques et des États ne tient que par la monnaie de singe, tirée du néant, produite par milliers de milliards dans les imprimeries des banques centrales. En Europe, c'est le milieu bancaire qui est soutenu, le programme SMP doté de 200 milliards € engagé en mai 2010 par la BCE visant à racheter la dette obligataire des États a été suspendu en janvier 2012. Par contre l'opération de financement illimité des banques par la BCE se poursuit, il s'agit du plus grand transfert d'argent public en direction du secteur financier privé, au détriment des États et des populations.

 

 # Voir l'article  : Qu'est-ce que la déflation ?