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L'évolution économique de la Chine

mai - juillet 2013

 

 

 

 

 

La Chine annonce une croissance de l'ordre de 7,5 % et une hausse des exportations de 21 %. Comment est-ce possible lorsque les chiffres-statistiques du fret des exportations chinoises ne correspondent pas avec ceux des pays importateurs, ni au plan intérieur pour la consommation d'électricité !  En août 2013, s'opère un mouvement de retrait massif de capitaux d'Asie vers l'occident. La chute est donc largement engagée. En février 2014, ce fait se confirme, les exportations chinoises ont chuté officiellement de 18 %.

  

En fait, ce pays subit un net ralentissement consécutif au grippage d'une économie mondialisée en proie à la récession généralisée. Actuellement, les exportations chinoises sont au plus bas. Depuis 2011, le gouvernement chinois ne cesse d'ouvrir les caisses pour investir à perte dans le secteur de la production plus d'un quart de ses réserves de change (3500 milliards $) libellées majoritairement en dollars sans valeur.

 

En 2014, le maintien du niveau des exportations made in China, en forte diminution depuis 2008, reste obligatoirement corrélé à la faible valeur de la monnaie. Or si les autorités chinoises vendaient une partie importante de leur réserve de change l'effet immédiat serait une surestimation du Yuan, donc un abaissement du niveau de compétitivité à l'export. Dans ce contexte#, la situation de la Chine reste inextricable, ce qui démontre que cette puissance, comme toutes les autres, est piégée dans la nasse de la mondialisation.


# Voir la réaction de thésaurisation de ce pays depuis 2008 entrée en crise majeure, à la rubrique le mouvement insoupçonné de stockage d'or - février 2013 ici - et le plan secret de la chine ici.

 

Comme en Occident, l'endettement chinois a doublé en 4 ans. En 2013, les autorités garantissent une prime de 10 % du chiffre d'affaires pour toutes sociétés chinoises qui s'efforcent d'exporter malgré le niveau de récession grandissant chez les importateurs, un dumping opéré en violation des règles pourtant laxistes de l'OMC. Six millions de petites entreprises vont être exonérées du paiement de diverses taxes. 

 

Sous la pression du peuple lassé des dérives d'un capitalisme injuste, le pays se recentre sur la préférence des entreprises nationales, sur les produits chinois, et sur la mise en place de premières mesures de protectionnisme, mais sans que le niveau attendu de consommation soit au rendez-vous puisque les richesses produites ne sont pas redistribuées équitablement.

 

Comme en occident, les banques chinoises ne sont pas exemptes des conséquences de l'hyperspéculation, de la bulle immobilière, de la corruption, de la conjoncture descendante. Elles sont à leur tour confrontées aux actifs douteux, aux actifs toxiques (exemple les ignobles subprimes US), malgré le soutien financier important du gouvernement, le système bancaire est entré dans une phase de crise aiguë. Fin juin, alors que le ralentissement nécessiterait la baisse des taux, c'est produit tout le contraire, les banques n'ayant plus confiance entre elles les taux interbancaires ont bondi de 4 % à 12 %. Cela au risque d'assécher le marché du crédit, de bloquer la consommation et l'investissement, in fine d'impacter l'économie mondiale. Les acteurs économiques occidentaux s'illusionnent donc en misant sur l'essor chinois.

 

Si l’État a pu jusque-là soutenir les parties les plus faibles de l'économie, il se pourrait bien qu'il soit prochainement dans l'obligation de vendre des actifs tangibles (or, matériaux semi-précieux) pour continuer à les soutenir. Nombre d'infrastructures (complexes industriels, routes, aéroports, bâtiments publics...) devenues inutiles sont à l'état d'abandon et les villes fantômes se multiplient (64 millions de logement vides - 10 fois plus que le désert immobilier espagnol). À cause de la montée du chômage et de l'injustice sociale, des émeutes éclatent partout quasi quotidiennement. La corruption gangrène le pays, notamment parmi les hauts dignitaires exercés à l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux.

 

Qui a réussi le tour de force d'introduire l'ultracapitalisme dans un pays ultracommuniste - une situation qui n'avait jamais été envisagée par les économistes - dans quel but ? Réponse développée dans notre livre  " L'origine et l'aboutissement de la crise majeure ".


 

 

27/02/15 - Le risque de voir les marchés de l'immobilier, des actions, des obligations d'entreprises et des matières premières s'effondrer simultanément s’accroît de jour en jour. 45 % du PIB correspond à de l'investissement lié à une perte de constructions d'infrastructures (villes fantômes, aéroports, routes...) qui ne seront jamais utilisées, ou produiront des gains sans rapport avec l'investissement initial. De ce fait, la progression du PIB 2015 est plus près des 4 % que des 7,5 % annoncés, ce qui ne permettra pas de rembourser l'immensité de la dette.

 

Cette situation a pour origine une interdiction pour les chinois d'acheter des actifs (actions, obligations..) étrangers. Quant aux placements des particuliers sur les comptes épargne, ils ne rapportent quasiment rien. Une situation qui a poussé les épargnants à investir dans 1) l'immobilier, les produits de gestion patrimoine - PGP - qui ne sont pas garantis par les banques, dont les recettes sont détournées a) vers des projets immobiliers disproportionnés et dépareillés de la demande réelle 2) pour des prêts obscurs à destination d'entreprises nationalisées non rentables  3) dans les actions nationales ; d'où la formation d'une immense bulle sur l'immobilier et le marché des actions prête à imploser.

 

Les investisseurs qui se séparent de leurs PGP perçoivent des gains qui ne proviennent pas des profits sur ce type de prêts, mais sont basés sur de nouvelles ventes faites à de nouveaux investisseurs en nombre croissant, système pyramidal à la Madoff.

 

Conclusion : Pour soutenir ce château de cartes, à l'instar des banques centrales occidentales, la Banque populaire de Chine pratique la planche à billets par centaines de milliards, réduit ses taux d'intérêt et le niveau de fonds propres imposés aux banques privées qui ainsi peuvent augmenter le nombre de prêts sans avoir à faire d'augmentation de capital. S'ajoute une prochaine dévaluation du yuan afin de favoriser les exportations et mieux concurrencer les produits Japonais, coréens, taïwanais. Toutefois, il existe un  plan secret de sauvegarde  face  aux nombreux risques  internes et incertitudes internationales. Mais en le reportant la Chine risque d'être prise au dépourvu par les retombées d’événements économiques ou environnementaux mondiaux inattendus, probablement la chute ou la forte dévaluation du dollar. 

 

16/05/15 - En huit ans la masse monétaire chinoise est passée de 30 trillions de yuans à plus de 120 trillions + 18 % par an. Mais le ralentissement actuel nécessite une relance. Depuis 90 jours, un boum se produit sur le marché des actions de la bourse de Shanghai. Est-ce une anticipation d'une prochaine relance de la masse monétaire. Ou une probable dévaluation du yuan face au prix de l'or ? Dans un cas ou dans l'autre, un changement important va se produire puisque par nécessité économique la masse monétaire devra être boostée et le yuan dévalué pour soutenir la croissance via les exportations. Il se pourrait qu'à cette occasion, le pays annonce officiellement le tonnage exact de son immense stock d'or. Ce qui aurait pour premier effet de réévaluer le prix du métal jaune par la-même tirer à la baisse la valeur de sa monnaie. Deuxième effet, conforter la situation financière du pays et pouvoir parer à toute perte sur les dépôts financiers en monnaie fiduciaire.